Les vitraux de Notre Dame des Vertus
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Visite Panoramique de l’Eglise
La ville d’Aubervilliers
La bourgade d’Aubervilliers doit son nom, Alberti ou Auberti Villa , la ferme d’Aubert ou d’Albert, au personnage inconnu qui y détient un domaine agricole dans la première partie du Moyen Age. Elle dépend de l’Abbaye de Saint-Denis. Vers 1300 la chapelle Saint-Christophe est érigée en église paroissiale. Le miracle de la pluie, en 1336 (voir plus bas) et le pèlerinage annuel qui démarre aussitôt après assurent la notoriété de ce village agricole.
Située dans la plaine Saint-Denis, au nord de Paris, le village est régulièrement ruiné par les invasions : notamment pendant la guerre de cent ans et les guerres de religion (ce qui lui vaut divers régimes d’exemption fiscale sous l’ancien régime), puis en 1815. La ville est occupée par les Allemands en 1870-1871.
Le terrain tout autour du village est très humide. A partir du 16° siècle, après drainage des marais, l’activité agricole se concentre sur la production maraîchère, choux, oignons, pour alimenter le marché parisien qui s’accroît. La ville prend son essor avec la révolution industrielle qui la dote d’une situation exceptionnelle au regard des voies de communication : construction du canal Saint-Denis, du chemin de fer du Nord, dès la première moitié du XIX ème siècle. Les usines se développent et supplantent les cultures maraîchères. Des équipements collectifs (logements, nouvelles voies de communi- cation sont construits au milieu du XX ème siècle. La fin du XX ème siècle est marquée par une nouvelle mutation : le déclin des industries traditionnelles et le début d’une ère plus résidentielle pour la commune, encore en pleine évolution dans les premières années du XXI ème siècle.
Le pèlerinage
Aubervilliers fut le lieu du miracle de la pluie. Le 14 mai 1336, au cours d’une terrible sècheresse, une jeune fille vient parer de fleurs la statue de la Vierge en priant Marie d’envoyer la pluie pour sauver les cultures. La statue se couvre de gouttes de sueur et le temps tourne à la pluie. Les habitants de la paroisse accourent à l’église, alertés par le son de la cloche, pour voir le prodige et rendre grâce à Dieu pour ce miracle. Un pèlerinage annuel débuta aussitôt, notamment depuis les paroisses de Paris. Il fut encouragé par les autorités de l’Eglise, par l’exemple de nombreux visiteurs de marque et par la constatation de nombreux autres miracles sur les mêmes lieux à travers les siècles : des guérisons et même le retour à la vie de deux enfants considérés comme morts.
Cette Vierge des Miracles, ou des Vertus, est à l’origine de la création de deux grandes confréries au Moyen Age. A partir de 1614, la maison de campagne des Oratoriens fur établie près de l’église.
Tous les grands maîtres de l’Ecole française de spiritualité séjournèrent à Aubervilliers : le cardinal de Berulle, introducteur de l’Oratoire, ainsi que la bienheureuse Marie de l’Incarnation, introductrice avec lui du Carmel réformé de Sainte Thérèse d’Avila ; Saint Vincent de Paul, fondateur des Lazaristes et des Filles de la Charité ; Monsieur Olier, fondateur de la Compagnie des Prêtres de Saint-Sulpice ; Saint Jean Eudes, fondateur des Eudistes ; Saint Jean-Baptiste de la Salle, fondateur des Frères des Ecoles Chrétiennes. Les Oratoriens prirent en charge la paroisse et accueillirent les pèlerins jusqu’à la veille de la Révolution. Les filles de la Charité s’établirent également à coté de la paroisse dès le XVII° siècle. «Notre-Dame des Vertus» devient la patronne principale de la paroisse en 1866 à la place de Saint Christophe et Saint Jacques (ajouté au XVIII ème), désormais patrons secondaires. La même ordonnance de l’archevêque de Paris confirme la célébration de la fête patronale le second mardi du mois de mai, le mois de Marie.
L’église
Le petit sanctuaire du premier miracle a été remplacé par une église plus imposante dont l’édification a commencé au XV ème siècle. Le vaisseau, comprenant une nef de style gothique flamboyant et deux collatéraux, mesure 40 mètres de long, 22 mètres de large et 12 mètres de haut. Il n’y a pas de chœur. Le bâtiment est surmonté d’une tour carrée de 30 mètres de haut datant du XVI ème siècle. La façade, de style jésuite, a été bâtie autour de 1628 au moment de la visite de Louis XIII et de l’installation des Oratoriens. La statue miraculeuse en bois fut profanée et brûlée le 12 octobre 1793. Il n’en reste qu’une main. Une copie de 1873 de la statue ancienne de Notre-Dame des Vertus retrouvée dans la chapelle Saint-Julien le Pauvre de l’Hôtel-Dieu à Paris orne aujourd’hui l’église. Les grands cierges auraient été offerts l’année du miracle par le maréchal de Toulouse qui s’était moqué des pèlerins qu’il croisait et tomba malade sur-le-champ n’obtenant la vie sauve qu’après avoir imploré la Vierge miraculeuse. Une clé de voûte sculptée présente les trois saints patrons de l’église et les chapiteaux de la nef sont également ornés de sculptures de l’époque de la construction. Les vitraux datent, pour la plupart, du début du XX ème siècle (1914-1920) et raeprésentent, coté nord, les principaux miracles attribués à Notre-Dame des Vertus.
L’orgue
Il est situé au-dessus du portail aprincipal. Sa construction commença aux alentours de 1630. Il est considéré comme l’un des plus remarquables instruments classiques français, d’une immense valeur musicale et historique. Il est admis que le célèbre facteur François-Henri Clicquot effectua une remise en état entre 1770 et 1780 qui résulta en une transformation de l’ordre de 80%. La dernière restauration en date fut celle conduite en 1987 par le facteur Robert Chauvin qui le remit dans l’état où il était en 1780. L’orgue a conservé son pédalier à la française, ce qui est très rare. Cet orgue est le mieux conservé de ceux de son époque et le seul du début du XVII ème en Ile-de-France.